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Durable et responsable

Durable et responsable

Depuis sa réouverture en 2007, le Muséum de Rouen se définit comme un Muséum Durable et Responsable.

Le Muséum Durable et Responsable c’est se servir de ce qui fait l’héritage de l’établissement, son histoire, ses très riches collections mondiales, son esprit du lieu, comme d’une force questionnant sans cesse le XIXe et le XXIe siècle.

  • Chaque projet s’ancre dans le temps, en partant des collections du XIXe siècle et en les questionnant sur les problématiques d’aujourd’hui.
  • Chaque projet s’articule autour des principes du développement durable : social, environnemental, économique et culturel.

C’est le Muséum durable.

  • Chaque projet doit faire du Muséum un acteur responsable questionnant les sociétés au niveau local, national ou international.
  • Chaque projet s’inscrit dans une logique scientifique, source de compréhension de l’évolution des pensées, au travers des missions de conservation, de recherche et d’éducation dont le socle est la collection.

C’est le Muséum responsable.

 

NOS ACTIONS :

Construction de la pirogue maorie - Armada 2008

Pour symboliser les liens qui se tissent avec la Nouvelle-Zélande, le Muséum de Rouen a construit une pirogue maorie pour l'Armada 2008. Ce projet est le résultat d'un travail acharné des membres de l'équipe du Muséum, à partir d'un Pin Douglas abattu en forêt d'Eu, dont une partie du fût a été donnée par l'Office National des Forêts.

 

Restitution de la tête maorie du Muséum

En lançant la démarche de restitution de la tête maorie en octobre 2007, nous voulions montrer que les Muséums sont des acteurs des questions de sociétés bien au-delà du petit monde des musées. Cette démarche qui s’inscrit totalement dans la logique durable et responsable est pertinente sur plusieurs niveaux de lecture.

Du point de vue du monde des musées, cette démarche avait plusieurs objectifs :

  • établir le constat que les lois régissant les musées et le patrimoine n’abordaient pas la question du statut des restes humains.
  • montrer que les musées possèdent de grandes quantités de restes humains. A ce titre, dans le cadre de leur recensement nous avons retrouvé disséminé un nombre plus importants de restes humains que ce que nous imaginions avec certes une très grande quantité issue de l’archéologie, de la médecine du 19ème siècle, mais également un fœtus humain viable, de six mois, donné en 1989 au Muséum sans aucune information sur le donateur et les conditions dans lesquelles il a été donné. Cela peut sous-entendre qu’en 1989, n’importe quel citoyen pouvait se débarrasser d’un avortement sauvage sans fournir d’explications, en le donnant à un musée comme bien patrimonial…
  • faire valoir qu’un reste humain n’est pas un objet de collection comme les autres et son exposition doit être soumise à certaines règles déontologiques, tout comme sa conservation et sa restauration.

Cette démarche permet d’aborder la question du statut des restes humains au sens large dans notre société :

  • que la prise en compte du reste humain pourrait être différente au regard de l’éthique, de la dignité humaine, du point de vue patrimonial, scientifique, médical, archéologique, ethnographique.
  • elle met en avant le fait qu’en 2007 aucun texte de loi n’était en capacité de définir ce qu’était un reste humain. Ce vide juridique renvoie notre propre société à toutes les questions liées à la mort (euthanasie, début de vie, fin de vie, profanation…).

 

Elle questionne également sur la légitimité des peuples autochtones et de leurs revendications, à la fois au niveau national mais également international :

  • qui est légitime pour revendiquer ?
  • qui est légitime pour décider de la restitution ou non ?
  • que disent les lois internationales ? Comment les autres pays de par le monde gèrent-ils ces demandes ?
  • que la restitution d’une tête maorie ne veut aucunement dire qu’il faille tout restituer
  • que les pratiques d’enrichissement de collections des musées au cours des siècles n’ont pas toujours respecté ce que l’on entend aujourd’hui par la dignité humaine. A ce titre, la constitution des nombreuses collections de têtes maories s’est faite par le biais d’un trafic barbare ayant entraîné la mort de personnes pour récupérer les têtes et les tatouer. Indiquer que certaines tribus maories ont participé activement à ce trafic en faisant des esclaves qu’elles échangeaient contre des armes et de l’alcool, c’est aussi mieux comprendre cette histoire et le sens de cette démarche. 

Cette démarche de restitution marque clairement la logique du Muséum durable et responsable. Elle est exemplaire dans le sens de l’innovation et de ce que peut être un musée d’aujourd’hui. Elle a été saluée par L’UNESCO en 2011 lors du vote définitif à l’Assemblée Nationale. Elle marque toujours les esprits sept ans après sa mise en œuvre et elle est régulièrement citée comme cas d’école par les juristes nationaux et internationaux. Elle montre qu’un musée peut être un lieu où l’on initie au droit.

Comme souvent lorsqu’il y a débat, cette démarche a fait l’objet d’une très forte médiatisation nationale et internationale. Elle a donné lieu à plusieurs documentaires, à de très nombreux travaux de recherche et des participations à de nombreux colloques nationaux et internationaux.

Enfin, comme tout est lié, les prémices du programme de recherche sur les produits chimiques ont fort naturellement été testés lors de la restitution de la tête maorie à la Nouvelle-Zélande, afin d’éviter que celle-ci, potentiellement polluée, ne contamine le sol lors de sa future inhumation.

 

Recherches Muséum-INSA-C2RMF-Air Normand

Le Muséum durable et responsable au niveau de la conservation des collections

Les toxicités des produits chimiques de conservation sont très peu étudiées dans les musées, le sujet étant encore tabou (du fait que les générations les ayant utilisés, peuvent encore être présentes dans nos établissements). L’objectif pour nous, dans le cadre de la démarche durable et responsable, est de voir si ces produits très toxiques et pour beaucoup cancérigènes, sont encore présents dans le musée et dans quelles quantités afin si possible d’améliorer la qualité de l’air du Muséum.

Ainsi, à partir de 2010, le Muséum de Rouen pilote un programme de recherche sur « L’analyse, la détection et la dépollution des produits chimiques utilisés par le passé dans le cadre de la préparation et de la conservation des collections d’histoire naturelle ». Ce projet innovant est mené conjointement avec l’Institut National des Sciences Appliquées de Rouen (INSA) et son Département de Maîtrise des Risques Industriels et Environnementaux (MRIE), le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) et Air-Normand, organisme missionné par le Ministère de l’Ecologie pour analyser la pollution de l’air liée au trafic automobile et aux industries sur la Région Haute-Normandie.

Chaque partenaire, selon son domaine de compétence et ses objectifs propres, trouve un intérêt indéniable à ce projet et y apporte son expertise et des moyens techniques importants : recherche et formation des élèves ingénieurs pour l’INSA, recherche en conservation-restauration des collections spécifiques pour le C2RMF, études et analyses de l’impact de ces polluants peu étudiés dans l’environnement pour Air-Normand.

Ce programme assure une meilleure connaissance des pratiques héritées du passé et améliore les conditions de travail et la prise en compte de la santé des agents. 

Le Muséum de Rouen et ses partenaires publient régulièrement dans les revues scientifiques nationales et internationales sur le sujet et interviennent dans des colloques internationaux de Chimie, Biochimie et Sciences de l'Ingénieur.

Articles scientifiques

 

Colloques Internationaux

 

La Galerie des Continents

La Galerie des Continents : le Muséum durable et responsable au regard des collections ethnographiques 

La notion de Muséum durable et responsable s’appuie sur un principe simple : il faut se servir de ce qui fait l’héritage de l’établissement, son histoire, ses riches collections mondiales, son esprit du lieu, comme d’une force questionnant sans cesse le 19ème et le 21ème.  Par exemple, en lançant la démarche de restitution de la tête maorie en octobre 2007, nous voulions montrer que les Muséums sont des acteurs des questions de sociétés bien au-delà du petit monde des musées.

 

La restitution de la tête maorie du Muséum n’a jamais été vue comme une fin en soi, mais plutôt comme le début d’une histoire et la volonté de tisser des liens forts avec les communautés autochtones et les autorités néo-zélandaises. Elle se poursuit concrètement par la valorisation des collections ethnographiques de l’établissement selon une approche qui se veut novatrice.

 

Le Muséum de Rouen possède des collections ethnographiques importantes acquises au 19ème siècle. Lors de l’inventaire, nous avons constaté que nous n’avions que la vie et l’œuvre du donateur, rouennais, français et d’aucune façon le sens premier de ces objets au regard de la culture qui les a fabriqués. Aussi, nous avons décidé de travailler directement avec les communautés dont sont issues nos collections et de leur donner carte blanche dans leur valorisation, afin que ceux-ci soient ambassadeurs de leurs cultures.

 Chaque communauté choisit parmi nos collections les objets qui lui paraissent importants au regard de leur propre culture. Les communautés définissent les thématiques, rédigent les textes et valorisent artistiquement ce travail de coopération au sein de la Galerie des Continents.

Le continent Océanie 

A partir de 2011, nous avons travaillé sur les collections ethnographiques d’Océanie, en nouant des liens avec le Musée National Te Papa Tongarewa de Wellington en Nouvelle-Zélande, et les communautés maories. Ils ont sélectionné les objets, défini les orientations, et pris la parole pour expliquer l’importance des objets au regard de leur culture. La muséographie pour ce continent est l’œuvre de George Nuku, artiste maori, qui présente les collections avec son regard et sa sensibilité.

Nous avons poursuivi nos actions sur le continent océanien en accueillant Mundiya Kepanga, chef de tribu des Hulis de Papouasie. Depuis 2007, l’amitié entre l’établissement rouennais et la tribu des Hulis s’ancre dans des échanges liés au patrimoine, à la mort, aux revendications autochtones. Pour Mundiya, qui risque sa vie constamment dans son pays, le patrimoine est réservé aux riches. Sa culture et ses traditions disparaissent peu à peu, sous les actions de la mondialisation. Aussi, au nom de son village il nous a offert sa parure complète en 2012. Nous travaillons aujourd’hui au montage d’un projet humanitaire en collaboration avec le Centre Hospitalier Universitaire, l’Ecole de médecine et l’Espace Régional de Formation des Professions de Santé (ERFPS) de Rouen, avec l’objectif d’amener l’eau potable au sein du village.

Le continent Asie

Depuis octobre 2014, nous travaillons sur les collections ethnographiques asiatiques selon le même objectif. Nous travaillons directement avec l’Indonésie, Surabaya et deux artistes indonésiens, Agus Koecink et Jenny Lee. Ils ont choisi les objets à présenter, co-écrit les thématiques et les textes et eu une totale liberté dans la valorisation et la scénographie du continent au sein de la galerie.

Selon le même principe, et dans un futur proche, le Muséum présentera les collections ethnographiques des Amériques et d’Afrique au sein de la Galerie des Continents.

L’atmosphère de la Galerie des Continents est étonnante, car chaque artiste a su mettre son art au service des objets pour en faire des ambassadeurs et donner une ambiance multi-culturelle. Le Muséum devient ainsi un vrai lieu de vie et de débat où le visiteur croise une délégation maorie en grande discussion avec un artiste indonésien et un chef de tribu papou. C’est toute la philosophie d’un Muséum durable et responsable. Les sociétés évoluent, le musée aussi.

 

 

L'Inventaire Durable et Responsable

Le Muséum durable et responsable au niveau de l’inventaire et du récolement

Les résultats obtenus par ce programme de recherche ont certes un intérêt aujourd’hui pour comprendre les actions du passé et l’évolution des produits chimiques utilisés autrefois, mais ils doivent également être disponibles pour les générations futures qui travailleront au sein du Muséum. Aussi, nous intégrons l’ensemble des résultats du programme de recherche aux inventaires et récolements, dans une sorte de « 19ème colonne virtuelle », où sont notés les polluants détectés et analysés, tant au niveau des spécimens, que des vitrines et des bâtiments.

Le Muséum durable et responsable questionne la démarche d’inventaire et l’entrée en collections des objets et spécimens comme par exemple se fixer une ligne de conduite claire quant au devenir des objets, notamment ceux définis par l’ICOM comme « objets sensibles ». Depuis 2007, le Muséum de Rouen interroge ainsi la société sur la place et le statut des restes humains, tant du point de vue patrimonial qu’éthique, mais également sur la prise en compte des peuples autochtones et de leurs revendications qu’elles soient de l’ordre des demandes de restitution ou simplement d’accessibilité  aux collections. Nous nous interrogeons également sur les conditions d’exposition et de conservation de ces éléments.

 

Bottled Ocean 2115

Donner la parole aux peuples autochtones sur le Changement Climatique

"Ami(e) visiteur nous sommes en 2115. Le muséum de Rouen vient de faire l’acquisition d’objets ethnographiques et de spécimens de l’Hémisphère sud, de Nouvelle-Zélande.

Le changement climatique amorcé à la fin du 20ème siècle est en cours. L’utilisation à outrance des matières premières, la pollution rejetée dans l’atmosphère, l’eau et les terres émergées ont entraîné l’augmentation de la température moyenne de 2°c au cours du dernier siècle.

Des iles, des pays ont disparu suite à l’élévation des océans repoussant les populations vers des territoires de plus en plus peuplés. Déjà en 2014, l’ONU indiquait dans son rapport que le nombre de réfugiés lié aux modifications du climat était supérieur à celui issu des conflits armés. La même année, la Nouvelle-Zélande était le premier pays à donner l'asile climatique à des habitants de l'Archipel des Tuvalu.

Dans le même temps, de nouveaux territoires provenant de l’accumulation de déchets plastiques sont apparus, sortes d’îlots artificiels au milieu des océans.

Le monde est d’ailleurs devenu lui-même plastique. Les plages de sable fin sont recouvertes de billes plastiques façonnées par les courants marins. Les êtres vivants à tous les niveaux de la chaîne alimentaire accumulent dans leur organisme des quantités phénoménales de plastiques."

 

Le muséum de Rouen a demandé à George Nuku, artiste maori, de donner son interprétation du Changement Climatique, de la montée des eaux, de la pollution par les plastiques et des collections futures du Muséum. Le lien fort entre George Nuku et le Muséum de Rouen n’est pas nouveau, car George a mis en scène les collections ethnographiques du continent océanien en 2011 au sein de la Galerie des Continents.

 

 

Projet Mémoire intime EHPAD St Julien - CHU - Muséum

Dans le cadre de la convention Culture-Hôpital passée entre le CHU et la ville de Rouen, découvrez le projet humainement très fort, mené par le Muséum, le CHU, l’EHPAD St Julien avec le concours de Fred Duval Scénariste de BD.

Pendant 6 semaines, 7 résidents de l’EHPAD St Julien accompagnés par des personnels de santé de l’établissement, l’équipe culturelle du CHU de Rouen et celle du Muséum ont oeuvré ensemble à la réalisation de vitrines, au travers d’un objectif commun : faire travailler la mémoire, à la fois la mémoire à court terme mais également celle faisant appel aux souvenirs.

Au cours de ces séances, Pierrette, Céline, Alain, Daffé, Christian, Jacques et Henri ont dévoilé leur histoire personnelle donnant naissance à des thématiques de vitrines.

De visite du muséum en conseils de présentation donnés par Fred Duval, de coloriages en ateliers d’écriture, de choix d’objets en cartels, chacun est devenu le metteur en scène de sa propre vitrine.

Comme pour toute exposition, ce projet a donné lieu à un petit vernissage riche en émotion lundi 22 juin. Chacun des résidents a su faire appel à sa mémoire et raconter dans un mélange de pudeur, de stress et de très grande fierté l’histoire de sa vitrine devant une trentaine de personnes des différentes structures participantes au projet.

Les vitrines seront visibles dans la salle de médiation du Muséum tout l'été.

 

Le Muséum et la COP21

Au travers de son projet Durable et Responsable, le Muséum de Rouen a été repéré par les organisateurs de la COP21 de Paris. 

 

  • L'Exposition "Bottled Ocean 2115" abordant la thématique du Changement Climatique au travers du regard artistique de George Nuku est labellisée COP21 Site de la COP21
  • George Nuku présente l'exposition "Bottled Ocean 2115" à la Conférence "Les Peuples autochtones face au Changement Climatique" au Musée de l'Homme le 25 novembre Programme de la conférence
  • George Nuku présente l'exposition "Bottled Ocean 2115" aux journées  Faisons changer tous les climats "Comment apprendre de l'Autre" à l'Université de la Terre à l'UNESCO le 5 décembre Programme des Universités de la Terres UNESCO

Comment apprendre de l'Autre? UNESCO Université de la Terre

  • George Nuku présente l'exposition "Bottled Ocean 2115" à la Quinzaine Amazonienne, l'Ambassade des Peuples Autochtones à la Bellevilloise Paris 20ème du 9 au 12 décembre Programme de la Quinzaine Amazonienne

Reportage 1ère Outre Mer